Femme quand elle perd, homme quand elle gagne
Nawal Sâadaoui ( Grande figure féministe égyptienne : 1931-2021) a écrit : « Dans notre société, on ne peut pas admettre qu’une femme puisse exceller et se distinguer sans se transformer en homme. L’excellence et le génie sont perçus comme des attributs masculins. Ainsi, lorsqu’une femme prouve son génie de manière indiscutable, la société reconnaît son talent mais lui retire son identité de femme pour l’intégrer au genre masculin. »
Nous vivons aujourd’hui une nouvelle vague de harcèlement et de dénigrement contre une sportive du Sud, accusée par des voix racistes, sexistes et fascistes de ne pas être une femme. De l’autre côté de l’histoire du sport dans les tournois masculins : Aucun homme n’a jamais été accusé d’être une femme parce qu’il a perdu ou gagné un match. Aucun sportif masculin n’a été obligé de se soumettre à des tests absurdes pour prouver son identité sexuelle ou de genre. Aucun sportif masculin n’a vu sa légitimité remise en cause en raison de son apparence. De toute façon, “un homme avantagé physiquement qui bat des records, c’est un sportif exceptionnel. Une femme physiquement avantagée, suscite, elle, de la suspicion.” Anaïs Bohuon, socio-historienne du sport et professeure des universités à la faculté des Sciences du sport de Paris-Saclay (Télérama 2-8-2024)
Imane Khelif : Vérité et Polémique
Imane Khelif est née femme, a été assignée femme à la naissance, et a été socialisée en tant que telle. Sans la moindre source fiable et transparente et sans la moindre légitimité certains s’acharnent sur son identité supposée transgenre ou intersexe. Sachant que Imane a vécu et évolué dans un contexte où les transitions de genre sont inexistantes. Et en ce qui concerne les personnes intersexes, elles subissent souvent des chirurgies mutilatrices dès l’enfance, soit sur la base de tests ADN, soit selon le choix des parents quand l’ADN n’est pas concluant.
Souvent pour ne pas dire toujours selon les statistiques officielles du service de chirurgie pédiatrique de Constantine, probablement pour plaire au patriarcat, les enfants dont le test ADN n’a pas décidé, sont inscrits en tant que garçon.
Pour mieux comprendre cette situation et le ridicule de la propagande ainsi que les demi positions de plein de personnes qui dénoncent ce que subit l’athlète aujourd’hui sans se positionner clairement à propos des messages implicites qu’on peut déchiffrer dans les discours haineux de cette campagne violente, il suffit de mener une enquête à la chirurgie pédiatrique de Constantine ou il y a l’un des taux des plus importants en Afrique de chirurgie d’enfant intersexe. Sujet tabou à ce jour, que certains occidentaux tentent de soulever alors que ce n’est pas le sujet, pour nous imposer les débats discriminatoires relatifs à leurs contextes, alors que dans leurs propres sociétés, ils ont assez de preuves que l’on ne devient pas champion.ne parce que l’on est né intersexué, mais que l’on devient victime des discriminations d’une société capitaliste et cruelle, tout comme dans le reste de nos sociétés.
Photo de Imane Khelif, enfant à l’école primaire
Imane Khelif contrairement à ce qu’on veut faire croire, n’est pas une privilégiée qui veut voler les places des pauvres tendres femmes européennes défavorisées. Imane a grandi dans un milieu défavorisé et extrêmement démuni, et, dès son enfance, elle a dû travailler en vendant des articles sur les routes nationales et collecter des déchets et du plastique pour aider sa famille sans revenu à survivre. Elle témoigne de son combat contre la précarité et les mentalités conservatrices pour pouvoir se déplacer en ville et rejoindre les salles de sport pour s’entraîner.
Le mythe : Imane Khelif gagne toujours car c’est un homme qui boxe des femmes
Imane Khelif née le 2 mai 1999 à Tiaret est une boxeuse algérienne qui a participé aux Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo ou elle finit sans médaille en 05ème place, et est actuellement en compétition aux Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris.
Contrairement à certaines propagandes qui attribuent ses succès à des prétendus “atouts masculins” selon des normes patriarcales, Khelif n’a pas toujours remporté la victoire. Elle a commencé à se faire remarquer en obtenant la 17e place aux Championnats du monde de New Delhi en 2018 et la 33e place aux Championnats du monde de 2019 en Russie.
En 2019, elle a représenté l’Algérie aux Jeux africains et aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, où elle a terminé à la cinquième place dans la catégorie des poids légers (-60 kg).
Au cours de sa carrière, Khelif a évolué dans les catégories -60 kg, -63 kg et -66 kg. Parmi ses réalisations, elle a remporté une médaille d’argent dans la catégorie des poids super-légers aux Championnats du monde féminins de boxe amateur 2022 à Istanbul, ainsi qu’une médaille d’or dans la catégorie des moins de 63 kg aux Jeux méditerranéens de 2022 à Oran et aux Championnats d’Afrique de boxe amateur 2022 à Maputo.
En résumé, Imane Khelif a disputé plus de 45 matchs au cours de sa carrière internationale, en perdant plus de la moitié. Cependant, son évolution remarquable au cours des deux dernières années lui a valu une attention accrue, ainsi qu’une effervescence raciste et sexiste à chaque compétition.
Ce qui s’est passé avec l’IBA ( International Boxe Association) en 2023 :
Pour souligner l’incohérence et la contradiction de l’IBA, examinons l’article publié sur leur site officiel le 11 octobre 2022. À cette date, Imane Khelif était reconnue comme une femme par le monde entier, sans que son identité ne soit remise en question. À ce moment, elle avait déjà perdu de nombreux matchs et ne semblait pas représenter une menace, car ses futures performances exceptionnelles n’étaient pas anticipées. Un résumé de cet article figure toujours sur leur page Facebook, indiquant :
« Il faut savoir qu’aux championnats du monde de boxe féminine 2018 et 2019, elle a été éliminée au premier tour. Les progrès impressionnants réalisés en si peu de temps ont été possibles grâce au travail acharné et à la persévérance. En fait, elle a commencé à s’intéresser à la boxe en 2016, juste après l’avoir vue pour la première fois à la télévision, et le chemin a été semé d’embûches.
“J’ai commencé la boxe après les Jeux olympiques de Rio en 2016, je les regardais à la télévision. Je ne pensais pas pouvoir la pratiquer en raison des conditions sociales difficiles. J’ai souffert parce que je ne pouvais pas économiser d’argent pour me déplacer entre la salle de boxe et la maison, qui est située dans un petit village à environ 8 kilomètres. Cependant, j’ai décidé de défier ma situation et de continuer à m’entraîner pour réussir. J’ai aimé la boxe dès le premier jour d’entraînement”, se souvient Imane Khelif.” »
Lien de la publication ou vous trouverez le lien vers l’article : https://web.facebook.com/IBA.Boxing/posts/pfbid02uDFXLy13RQhHB3Jok3DmerLGUDxUTuA6csaeyT79z8txv7FC4YUSKb6yVeWnQMn6l
Plus tard, le 25 mars 2023, nous avions appris la disqualification d’Imane Khelif des championnats du monde féminins de boxe amateur par l’IBA à la veille de la finale, alors que c’est L’IBA même qui l’avait considérée éligible lors des premiers tours ainsi que lors des matchs du deuxième tour.
Cependant, après sa victoire en demi-finale, l’IBA l’a disqualifiée pour inéligibilité. Le Comité Olympique et Sportif Algérien avait alors informé l’opinion publique qu’il soutiendrait Imane pour un suivi médical et pour ses préparatifs en vue du tournoi africain qualificatif pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui auront lieu à Dakar, capitale du Sénégal, en août 2023.
Imane a ensuite participé à plusieurs compétitions en tant que femme et a remporté la médaille d’or aux jeux arabes le 11 juillet de la même année. Les doutes au tour de son identité de genre avaient disparu comme par magie.
Avant la vague de dénigrement actuelle, Imane Khelif a été au cœur d’une polémique en 2023 à New Delhi, suite à sa disqualification. Pleins d’articles débattaient de son taux de testostérone naturel. La commission olympique algérienne avait alors annoncé l’accompagner pour un traitement médical, révélant ainsi une société prête à administrer des médicaments inutiles pour conformer les femmes à des normes patriarcales. En plus de l’absurdité vu que les taux hormonaux sont instables dans le sang humains et peuvent varier d’une heure à une autre. Beaucoup de femmes ont naturellement des taux de testostérone élevés sans que cela ne pose problème, mais dès qu’il s’agit de gloire et de performance, cela devient inacceptable. Cette situation montre un refus d’accepter les femmes telles qu’elles sont dans leur diversité. Les corps de femmes avec la caution de certaines privilégiées de l’histoire coloniale sont éternellement soumis à débat, même pour ce qui est naturel : trop de testostérone, trop de poils, trop grande, trop petite… Dans un monde ou tous les contes pour enfants ont dépeint la féminité à l’image de Cendrillon et Blanche Neige.
Abdallah Benaddouda a rappelé lors du déchainement contre l’athlète l’année passée que si les fédérations internationales et le Tribunal Arbitral du Sport qualifient cette exclusion de “discrimination nécessaire” pour préserver l’équité, Nombreux/ses sont les athlètes, spécialistes en Gender studies et militantes féministes qui la dénoncent comme une forme de discrimination sexiste et intersexophobe.
Pour nous en tant que féministes algériennes, nous restons furieuses du fait que les efforts, la compétence et les entraînements d’Imane Khelif sont dénigrés encore une fois à cause de son sexe, ses origines, sa nationalité, son physique…Son genre !
L’italienne abandonne, choisit la disqualification, et pleure :
Alors qu’Imane n’a pas pleuré sa disqualification forcée en 2023 à New Delhi et a préféré se concentrer sur ses futures compétitions, l’image des pleurs de son adversaire italienne Angela Carini lors des huitièmes de finale aux JO de Paris a fait le tour du monde. Ce genre d’attitude et de traitement médiatique n’est pas nouveau. Il faut faire référence aux travaux d’Angela Davis sur ce qu’elle a appelé « White Women’s Tears » (les larmes des femmes blanches). Selon Davis, une fois que ces larmes coulent, elles inversent complètement la responsabilité dans une situation où ces femmes sont en tort face à une personne racisée (Davis, *Women, Race & Class*, 1981)
Comme le montre l’une des photos du match, Imane est vue en train de réconforter son adversaire italienne, qui a choisi de se retirer volontairement sans être disqualifiée contre sa volonté comme ce fut le cas pour Imane en mars 2023 à New Delhi.
Lors du Championnat du Monde de Boxe en 2022, Carini a affronté la championne olympique turque Busenaz Sürmeneli. Plusieures vidéo d’archives de la confrontation montre que Carini Angela a eu recours à des mises en scène ridicules avant la fin du premier round. La Turque avait continué son parcours et a remporté la médaille d’or comme elle l’avait fait à Tokyo.
Ce n’est pas nouveau, mais Elles résistent :
Caster Semenya
En 2009, l’athlète Caster Semenya, médaillée d’or du 800 mètres aux championnats du monde d’athlétisme de Berlin, a été contrainte de fournir des preuves de sa féminité en réponse aux “doutes visuels” du patron de la Fédération internationale d’athlétisme
En avril 2018, l’IAAF impose aux sportives hyperandrogènes de réduire leur taux de testostérone par médication, ce qui conduit Caster Semenya à contester la règle pour discrimination. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne raison à l’IAAF en mai 2019, autorisant la réduction du taux de testostérone, ce qui pousse Semenya à envisager de quitter sa carrière. Malgré une victoire au meeting de Doha en mai 2019, elle est contrainte de se retirer des Championnats du monde de Doha en raison de l’interdiction, et son recours est rejeté par la justice suisse. En novembre 2020, Semenya saisit la Cour européenne des droits de l’homme, qui, en juillet 2023, juge que l’imposition de traitement hormonal constitue une violation des droits de l’homme. La décision est renvoyée à la Grande Chambre de la Cour pour un jugement final.
Serena Williams
En juillet 2015, alors que Serena Williams remportait Wimbledon, elle fut critiquée pour son physique musclé, jugé comme une menace pour sa « féminité ». Un article du New York Times suggérait que ses grands biceps et sa musculature pouvaient diminuer son image féminine, alors que ses concurrentes évitaient ce physique par crainte de paraître moins féminines. Les critiques sexistes envers Serena ont suscité une vague de soutien en ligne, dénonçant les critères féminins imposés aux sportives, ce qui contraste avec le jugement souvent plus clément des sportifs masculins. En réponse à ces critiques, la FIFA a envisagé des “tests de féminité” pour les joueuses lors de la Coupe du monde féminine, une mesure contestée par des experts comme Anaïs Bohuon, qui souligne l’absence de preuve scientifique liant la testostérone au succès sportif. Ces débats révèlent des stéréotypes sexistes et posent des questions sur la définition de la féminité et du genre dans le sport.
Zohreh Koudaei
En 2022, Zohreh Koudaei, gardienne de l’équipe féminine iranienne, avait été accusée par la Fédération jordanienne d’être un homme. Après plusieurs jours de silence, Koudaei avait décidé de répondre en intentant une action en justice contre la Fédération jordanienne de football.
Les accusations avaient surgi après la victoire de l’Iran contre la Jordanie lors d’un match de qualification pour la Coupe d’Asie féminine 2022, prévue en Inde. L’Iran avait remporté le match aux tirs au but, grâce à deux arrêts remarquables de Koudaei, qui avaient permis à l’équipe de se qualifier pour la Coupe d’Asie féminine pour la première fois dans l’histoire du pays.
Pour les algérien.ne.s, comme le rappele ci-bien la poétesse Ghenima Ammour, la polémique autour de la boxeuse n’est pas un phénomène inédit. Lors des JO de Barcelone en 1992, des soupçons similaires avaient été émis à l’égard de l’athlète Hassiba Boulmerka après sa victoire en finale du 1500 m le 8 août. La situation avait été exacerbée par son geste à l’arrivée, jugé provocateur, mais l’absence de réseaux sociaux à l’époque limitait la portée de ces critiques. Il est également important de se souvenir de l’athlète de demi-fond Sakina Boutamine, dont le cas en fin des années 70 a également suscité des controverses.
La cause doit être intersectionnelle : c’est aussi raciste, capitaliste, colonialiste que sexiste
Les critiques les plus sévères et problématiques contre Imane Khelif ont été émises par des figures publiques telles qu’Oli London, Piers Morgan, Giorgia Meloni, Elon Musk et Donald Trump. En utilisant leur influence pour lancer des attaques contre elle, ces personnalités qui partagent en commun le fait d’être des blancs, révèlent une réalité dont il faut prendre conscience : la violence et l’intolérance ne sont pas propres à un groupe ethnique tel qu’ils veulent nous faire croire, mais sont souvent le fait d’individus bénéficiant de privilèges sociaux et économiques comme c’est le cas pour les voix qui se sont soulevées principalement depuis l’occident. Des comportements qui exposent un arriérisme et un fascisme inquiétants, montrant que le sexisme, le racisme et la haine sont particulièrement virulents parmi ceux et celles qui se perçoivent comme les plus privilégié.e.s et influent.e.s. Ces réactions soulignent comment les préjugés et la discrimination sont exacerbés par les personnes en position de pouvoir, renforçant ainsi les divisions et les injustices dans notre société.
Un jour, le débat devra aller plus loin car la lutte contre les discriminations sexistes devra également s’attaquer à la sclérose et à la commercialisation du sport. Cette commercialisation transforme les activités sportives en produits de consommation, générant des revenus pour les entreprises et les investisseurs capitalistes, qui privilégient souvent les disciplines masculines. L’impact économique de cette commercialisation est considérable, ce qui biaise justement l’égalité et l’équité entre les athlètes et soulève des questions éthiques, ainsi que des défis liés à la préservation des valeurs sportives. Elle influence également les athlètes en les transformant en célébrités mondiales soumises à des pressions commerciales, ce qui peut parfois mener à des comportements problématiques. De plus, la quête de profits peut entrer en conflit avec les valeurs fondamentales du sport, telles que l’équité et le respect, entraînant des scandales de corruption et des préoccupations concernant le bien-être des athlètes.
Il faudra aussi intégrer aux luttes antiracistes des luttes anticolonialistes et décoloniales pour garantir une véritable équité pour les athlètes du Sud, souvent désavantagé.e.s par des systèmes sportifs dominés par les pays du Nord. Ces athlètes devraient avoir les mêmes chances de pratiquer le sport et de s’épanouir dans leurs disciplines respectives. De plus, de nombreux/ses athlètes du Sud vivent sous des bombes fabriquées et importées depuis le Nord, qui n’hésite jamais à s’engager dans des guerres loin de son territoire. Les athlètes du Sud évoluent également dans des contextes difficiles, souvent en phase post-coloniale.
Peut-être faudra-t-il un jour aussi questionner certaines disciplines : qu’est-ce qui est véritablement violent : la discipline elle-même ou les performances suspectées de ne pas être équitables entre les sportives/fs?
Imane a gagné, la CIO a répondu: fin
La CIO a communiqué le 01 Aout 2024, et a déclaré clairement que Imane est une femme, née biologiquement femme et socialisée au tant que telle.
Et pourtant beaucoup persistent:
Test de féminité : certains croient que les chromosomes de l’ADN sont simplement marqués par des claviers qui inscrivent littéralement XY.
On se souviendra que des féministes occidentales ont commenté sur nos réseaux violemment avec des phrases du genre : prouvez que c’est une femme avec des chromosomes XX, montrez nous un test ADN. Des commentaires d’une absurdité scientifique inouïe à propos des taux hormonaux et des tests de féminité. Les même personnes dites féministes auraient probablement dit pour un homme: prouvez qu’il ne s’est pas dopé, mais surement pas prouvez que c’est un homme ou que c’est un dinosaure. Nous avons été envahies de propos que nous trouvons antinomiques avec le féminisme:
Certains commentaires sont allés au point de dire: Vous finirez par assister à un féminicide!
Les tests de féminité sont et resteront absurdes
La journaliste française Camille Polloni a publié un article le 21 Aout 2009 après qu’on ait demandé à l’athlète Caster Semenya de se soumettre à des tests de féminité. L’article en question met l’accent sur les travaux de Catherine Louveau, sociologue spécialisée en genre et sport. Cette dernière explique que les tests de féminité, instaurés dès les années 1930 pour empêcher les hommes de participer aux compétitions féminines, ont évolué des examens gynécologiques aux tests chromosomiques et ADN. Cependant, ces tests sont souvent inexactes et discriminatoires, influencés par des préjugés sexistes et racistes, et ciblent particulièrement les sportives performantes. Le débat sur l’identité de genre dans le sport est complexe, mêlant apparence physique, dopage et stéréotypes de genre. Ces tests sont souvent critiqués comme sexistes plutôt que nécessaires.
Lien vers l’article: Le test de féminité, utile ou sexiste? | Les Inrocks
Sororité, solidarité: à bas les normes patriarcales, les préjugés racistes et les standards de genre et de beauté occidentals
Soudain, il y a deux jours, le monde s’est rappelé que les hommes ne doivent pas boxer les femmes. Pourtant, rien qu’en 2024, nous avons déjà enregistré au moins 26 féminicides en Algérie, 78 en France, 8 en Tunisie, 13 au Maroc, et la liste est encore longue. Annuellement, il y a au moins 45 000 femmes qui meurent sous les coups des hommes dans le monde. À Gaza, des fœtus sont éjectés des ventres de leurs mères, et les mêmes voix inquiètes pour la sportive italienne comme quoi un homme déguisé l’a boxé sont muettes
Ce qui a fait réagir cette fois, c’est qu’une boxeuse africaine, jugée peu féminine selon les normes patriarcales et colonialistes, a battu une boxeuse blanche. Une boxeuse brune dont l’identité de genre n’a jamais été remise en question quand elle perdait.
En conclusion, certains affirment, chère Imane Khelif, que tu es trop forte pour être une femme. Ces accusations révèlent en réalité la jalousie et le mépris de ceux qui ne peuvent accepter que des femmes puissent exceller à un tel niveau. Ce n’est pas seulement une remise en question de tes capacités, mais aussi une attaque contre toutes les femmes qui se battent pour prouver leur valeur dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes. Les tests de féminité et les accusations infondées ne sont que des outils pour perpétuer des préjugés sexistes et limiter les réalisations des sportives.
Nous sommes pleinement solidaires avec toi, Imane. Ton talent, ta détermination et tes succès parlent d’eux-mêmes, et nous continuerons de te soutenir face à ces critiques injustes. Tu es une source d’inspiration pour beaucoup, et nous sommes avec toi jusqu’au bout !
Amel Hadjadj