30 ans après, nous commémorons, Nabila Djahnine !

Le 15 février 2025 marque le trentième anniversaire de l’assassinat de Nabila Djahnine, une figure emblématique du féminisme en Algérie. Architecte de formation, Nabila était présidente de l’association “Tighri N’tmettuth” (Cri de femme), dédiée à la défense des droits des femmes en Kabylie. Son engagement sans faille l’a conduite à s’opposer vigoureusement au Code de la famille de 1984, une législation qui a considérablement restreint les droits des femmes algériennes.

Soirée musicale lors de la commémoration organisée par Mon Autre Ecole le 15 février 2025
Née en 1965 à Béjaïa, Nabila a poursuivi des études d’architecture à l’Université de Tizi Ouzou. Durant son parcours universitaire, elle a cofondé le Syndicat national des étudiants algériens et participé activement aux Deuxièmes Assises du Mouvement culturel berbère, témoignant de son engagement pour la reconnaissance de la culture amazighe.
En 1990, elle a fondé l’association “Tighri N’tmettuth”, visant à promouvoir l’émancipation des femmes, notamment en milieu rural, à travers des actions telles que la sensibilisation aux méthodes de contraception et l’alphabétisation.

Après la projection de Lettre à ma sœur, Habiba Djahnine lit un poème traduit et interprété par Salah Badis.
Tragiquement, le 15 février 1995, Nabila Djahnine a été assassinée à Tizi Ouzou, victime de la décennie noire qui a endeuillé l’Algérie. Son décès a suscité une onde de choc, et chaque année, des hommages lui sont rendus pour perpétuer sa mémoire et son combat. En 2006, sa sœur, Habiba Djahnine, lui a dédié le documentaire “Lettre à ma sœur”, retraçant son parcours militant et l’impact de son engagement.

Lors de l’évènement organisé par le collectif Mon Autre Ecole dont sa jeune sœur Rima Djahnine est l’une des fondatrice/eur , alors que nous commémorons les 30 ans de sa disparition, son combat demeure une source d’inspiration. Nous honorons sa mémoire en poursuivant la lutte pour l’égalité et la justice sociale. Pour celles et ceux qui sont tombés, nous répondons par la révolte. Pour celles et ceux qu’on a voulu faire taire, nous répondons par la mémoire.